On savait que les téléfilms de France Télévisions étaient en général en dessous du niveau de la merde mais là, ça dépasse tout : France 2, chaîne en perdition, prépare, probablement pour sauver ses audiences, une fiction sur le Bataclan. Et, accrochez-vous aux bas de contention de Delphine antimâleblanc Ernotte, le scénario fait encore plus frémir :
« Au soir du 13 novembre 2015, une femme qui habite derrière le Bataclan et un homme qui passait par là par hasard, vont porter secours à des blessés qui fuient les terroristes et l’enfer de l’attaque, explique le communiqué. Quelques jours plus tard, ils sont recontactés par ceux-là même à qui ils ont porté secours et qui souhaitent ardemment rencontrer ces inconnus qui les ont soutenus tout au long de la nuit. L’homme et la femme vont se revoir et, de rendez-vous en rencontres, tomber amoureux. »
Et ils vont faire l’amour dans une flaque de sang ?
Le tas de merde en perspective, PLUS la honte de l’exploitation. Décidément, les décideurs du service public ne comprendront jamais rien à la qualité, au public et au respect humain, alors qu’ils nous tartinent à longueur de journée de « respect des minorités invisibles », toutes ces conneries. Oui, en trois paragraphes on a dit « merde » et « conneries » mais que Dieu nous pardonne, la colère a pris le pouvoir.
Mais bordel, on est obligés de toujours tout romancer, tout adapter, tout rejouer, tout transformer ? C'était pas assez terrible en vrai, faut rajouter des comédiens qui jouent mieux que les vraies victimes pour qu'on soit plus ému ? Ça sert à quoi ? https://t.co/cfzmfhpVMW
— Olivier Bénis (@OlivierBenis) 28 novembre 2017
Quant à Sandrine Bonnaire, qui fait son come back dans cette histoire romantico-glauquissime, on espère qu’elle reversera son cachet aux familles des victimes, minimum ! Pour La Maison des enfants, diffusé en 2003 sur TF1 en trois parties, elle avait âprement négocié 300 000 euros l’épisode… La France, ça devient n’importe quoi. C’est même plus drôle ce monde à l’envers !
L'État doit-il payer pour la défense des #terroristes ? C'est un non ferme pour la mère d'une victime du #Bataclan ! Elle témoigne ⤵ #LaMatinaleLCI pic.twitter.com/mmUogJXXPI
— La Matinale LCI (@LaMatinaleLCI) 29 novembre 2017
Vu qu’on est dans le showbiz, on va y rester. Le Point vient de balancer de nouvelles révélations sur la violence de Bertrand Cantat. Nous ne sommes pas des cantatistes acharnés mais on a voulu vérifier avant si l’ex-chanteur de Noir Désir n’avait pas, un jour de grande solitude ou de grande ivresse, porté des accusations contre la colonisation en Israël, ou trouvé que les groupes de presse dominants relayaient complaisamment l’islamophobie, des trucs comme ça… Eh bien non. La preuve que le gars est bien dans le Système, c’est qu’il vient de pondre une chanson pro-migrants !
On se méfie quand même, il y en a qui sont capables de tout pour produire des contre-feux, histoire de minimiser l’affaire Haziza… Franchement, tout est possible aujourd’hui. Un paranoïaque complotiste dingue de conspirationnisme illuminati verrait dans la chaîne BHL-Le Point-Cantat une petite construction qui tombe à point nommé. Heureusement, nous, on est sains d’esprit, et on va croire Le Point, même avec de gros morceaux de BHL dedans. Comme quoi une vérité peut servir à en cacher une autre : personne ne nie que Cantat est ou a été violent, quand on est tout en haut, adulé, chargé de substances, de gloire, le pétage de plombs n’est pas loin. Qui va contrarier la superstar ? Cependant, ce qui interroge, ce n’est pas le contenu du dossier – qui semble accablant – mais bien le timing.
« À plusieurs reprises j’ai échappé au pire, et puis c’est intenable (…) Bertrand est fou, il croit que c’est là le plus grand amour de sa vie et que, mis à part quelques petits déraillements, tout va bien. Et tout le monde, bien sûr, dans la rue le considère comme une icône, comme un exemple, comme une star, et tout le monde désire que pour lui tout aille bien, et après il rentre à la maison et il fait des choses horribles avec moi devant sa famille. (…) J’espère qu’on va pouvoir s’en sortir et que vous pourrez encore entendre ma voix, et sinon, alors vous aurez au moins une preuve que… Si telle chose devait arriver, il y aurait des témoignages, mais un témoignage n’aurait aucun sens car tel que je connais Bertrand, il se suiciderait et alors les enfants resteraient là, orphelins. » (Témoignage téléphonique auprès de ses parents de Kristina Rady, l’ex-épouse de Cantat, qui sera retrouvée pendue)
Le timing, ou plutôt la synchronisation, l’échéance, le, non, en français y a pas, faut se résoudre à utiliser le mot rosbif. Le timing, c’est ce qui a coûté son poste au jeune reporter de Quotidien, le petit chéri de Yann LGBT Barthès, le Tintin de la bienpensance mondialiste Hugo Clément. Celui qui voit du racisme, du fascisme et de l’antisémitisme partout, mais surtout de l’homophobie. Eh bien le pauvre petit poulet a commis une gaffe atomique lors de la descente d’avion du président Macron au Burkina.
Voici le tweet alarmiste (on a retrouvé l’original) qui aurait dû valoir la médaille d’or du journalisme d’investigation au très prometteur Hugo, suivi d’un mea culpa entortillé :
C’est vrai que dit comme ça, ça fout les jetons. Carrément la révolte des esclaves à l’arrivée du Maître Blanc. Sauf qu’il y a eu deux cailloux de lancés, que Macron n’a rien senti (c’était pas sa bagnole), et que ça l’a pas empêché de balancer des vannes aux étudiants de l’université de Ouagadougou. Bruno Roger-Petit, le porte-parole de l’Élysée qui sert à rien, en a profité pour justifier son incroyable salaire, alors qu’un perroquet même pas surdoué aurait fait l’affaire :
Lors du déplacement de ce jour, à Ouagadougou, un véhicule de la délégation a fait l'objet d'un jet de pierres. Mais ni centaines d'assaillants, ni voitures détruites. 1/2
— Bruno Roger-Petit (@PPElysee) 28 novembre 2017
Franchement, on vous le dit en toute honnêteté, ça peut arriver à n’importe quel journaliste, ce genre de sortie de route. C’est le routier qui pique un roupillon flash au volant, le postier qui ouvre un colis par mégarde, la pute qui suce de traviole, l’homme politique qui glisse une vérité au peuple, merde quoi, des conneries, on en a tous fait au boulot. Que celui qui n’a jamais commis de boulette au turbin jette la première pierre au petit Hugo !
Mettez-vous à sa place, le jouvenceau doit être rouge de honte, lui qui incarnait pour la médiasphère le journaliste de demain : poursuivant sans relâche les méchants, les fachos, les pas-dans-la-ligne, il était même applaudi par l’Intérieur.
Alors qu’Hugo Clément demandait aux internautes de ne pas relayer les rumeurs sur Saint-Martin, afin de ne pas faire empirer la situation sur place et faire stresser les proches des sinistrés, le Ministère de l’Intérieur a applaudi les remontrances du journaliste : « Les Fake News entravent la parole des forces de secours et alarment les proches de victimes. Merci au travail d’Hugo Clément et de Quotidien ».(Source Téléstar)
On lui prêtait un avenir grandiose et puis plaf, la couille de cinq tonnes qui s’abat sur lui... Au fait, voici la médaille du Juste et de l’Indépendance :
Les #FakeNews entravent la parole des forces de secours et alarment les proches de victimes. Merci au travail d'@hugoclement et @Qofficiel https://t.co/9YumiPr3Wj
— Ministère de l'Intérieur (@Place_Beauvau) 13 septembre 2017
C’est marrant, on sait pas ce qu’elle a de spécial cette année 2017, mais il y a une floppée de fausses étoiles qui se crashent à terre : Weinstein, Haziza, Clément… Peut-être s’agit-il d’une divine conjonction des astres, un truc qui arrive tous les 27 000 ans… Profitons-en !